mardi 1 juin 2010

JEAN II LE BON


Nous tombons, tombons, tombons dans une chute qui nous semble sans fin, enlacés l’un à l’autre…

Après de longues, très longues minutes, le tunnel s’éclaircit tout à coup et, la seconde suivante, nous heurtons le sol dans un roulé-boulé improvisé qui nous propulse contre un des murs de ce qui semble être une pièce rectangulaire.

Nous restons un moment étourdis au sol, nous contemplant mutuellement, incapables de croire à ce qui nous arrive. Nous éclatons de rire comme des enfants en réalisant que nous sommes toujours vivants.

Passés les premiers moments de saisissement, nous remarquons que le sol de la pièce est recouvert de parquet et que les plafonds, très hauts, sont munis d’une verrière. La pièce rectangulaire est assez étroite, mais sans portes, elle semble ouvrir sur des couloirs et d’autres salles encore.

Au-dessus de nos têtes, tout contre le mur qui a stoppé notre chute, est suspendu un tableau protégé par une vitre épaisse. Il s’agit probablement d’un portrait dont nous distinguons mal le sujet. Il me semble un instant, dans mon trouble, que l’illustre Pinel nous a suivis jusqu’ici.

Encore endoloris par notre chute, nous nous levons lentement pour mieux nous repérer, en nous soutenant mutuellement.

Une fois debout, nous pouvons examiner tout à loisir le tableau qui nous fait face, en nous aidant des explications au bas de la vitre.

Il représente Jean II le Bon, roi de France entre 1350 et 1364. On remarque qu’il ne porte pas de couronne, on en déduit que le tableau a probablement été peint avant 1350 lorsque Jean n’était encore que duc de Bourgogne. L’inscription « Jehan roi de France » a donc dû être ajoutée ultérieurement.

Laureline s’exclame en sautillant sur place :

« C’est un musée ! C’est un musée ! »

- Et peut-être plus encore…

Mais elle ne m’écoute pas, la voilà déjà qui file vers les autres salles, impatiente de parcourir les oeuvres et les siècles.

Je suis quant à moi bien décidé à prendre mon temps dans mon exploration, soucieux de ne rien manquer.